J'en peux plus de ce disque qui tourne dans ma tête !
Me voilà partie pour la plage sur mon petit vélo , météo de rêve, panorama sublime sur la lande et la côte sauvage déserte, les oiseaux au rdv pour une symphonie des plus joyeuses, caresse du vent, bref tous les ingrédients du paradis sur terre…
Alors comment se fait il que je ne me sentes pas bien ? Pourquoi cette tristesse, cette sensation que quelque chose manque pour que je puise être heureuse.
Et cet insupportable disque qui tourne en boucle dans ma tête pour me gâcher le plaisir. Pourquoi ressortir cette vieille histoire qui s’est passé il y a des années maintenant ? Comme si ma tête voulait mettre l’instant présent au défi de me rendre heureuse . « Hein hein, c’est qui le capitaine de ce bateau ? Tu ne crois quand même pas que tu vas la rendre heureuse avec ton paysage de carte postale ? Heureusement que je suis là pour la protéger de toi … Il ne faut pas qu’elle oublie qui elle est, et qui elle est c’est son histoire, son passé, son vécu. Heureusement que je suis toujours là pour le lui rappeler »
Voilà en bref le rôle que s’octroie cette voix dans ma tête qui n’est autre que le chien de garde de mon Ego, prêt à aboyer dès que le simple bonheur de ne faire qu’un avec l’instant présent pouvait me perdre. Cela me rappelle une des cartes du tarot d’Osho, (Maître spirituel Indien )
On y voit une goutte de rosée qui glisse le long d’une feuille au dessus de l’océan et qui s’accroche à la feuille pour ne pas tomber, pour ne pas se dissoudre dans l’immensité de l’océan. Petite goutte qui ne veut pas perdre sa forme de goutte, son identité de goutte,, même si en tant que goutte, elle est moins que l‘immensité de l’océan. Et c’est seulement en acceptant de perdre son contour de goutte qu’elle peut devenir cette totalité.
Et bien quand j’entends le chien de garde dans ma tête m’empêcher de m’abandonner à l’immensité du grand tout, je me sens aussi ridicule qu’une goutte de rosée s’accrochant à son identité de goutte , quitte à ne jamais connaître l’immensité de l’océan.
« - Mais c’est pas que je veux pas, c’est la voix dans ma tête qui me gâche le plaisir
- Ah oui et c’est qui c’est voix dans ta tête ?
- Ben c’est le chien de garde de mon Ego
- Pourquoi il aboie
- Parce qu’il protège l’ego
- De qui de quoi ?
- De l’instant présent
- Pourquoi ?
- Parce que quand l’instant présent prend toute la place, il n’y en a plus pour l’Ego
- Mais pourquoi ?
- Parce que l’Ego, c’est mon identité de goutte et que l’instant présent, c’est l’immensité du grand tout . Quand je suis totalement dans l’instant, je ne fais plus qu’un avec lui, je suis dissoute dans son immensité, j’ai perdu mon Ego, et lui il ne veut surtout pas disparaître, alors il lâche les chiens de garde qui, aboient pour m’empêcher d’oublier mon identité de goutte.
- Mais il devrait être content que tu expérimentes l’immensité du grand tout au travers de l’instant présent !
- Non, il s’en fout que je sois heureuse. Et il ne veut juste pas mourir. Il me préfère malheureuse enfermé dans sa cage que nageant dans la béatitude du grand tout. »
Alors voilà, si je veux avoir accès à la béatitude du grand tout, il me faut observer la voix dans ma tête pour ce qu’elle est, l’aboiement du chien de garde de mon ego, et ne plus y faire attention jusqu’à ce qu’elle se taise, ou du moins jusqu’à ce que je ne l’entende plus.
Inutile de lutter en direct, une fois bien dressé, le chien fait son boulot et crie au danger ;
Il suffit de l’ignorer jusqu’à ne plus l’entendre.
Petit exercice :
Ecoutez la ou les voix dans votre tête (on a parfois droit à un dialogue !)
Puis remplacer ce qu’elle vous dit par « gna gna gna et gna gna gna…. »
Donnez lui un surnom
Quand elle vous soule trop dite lui « Bon Nestor te fatigues pas tu m’auras pas »
Mettez la dans un coin de votre tête afin qu’elle ne prenne pas toute la place
Concentrez vous sur l’instant présent en restant vigilant à ce que le chien de garde ne sorte pas de sa niche et que ses aboiements ne soient plus qu’un bruit de fond qui n’obstrue pas le moment présent.
Si vous avez du mal à ne pas vous laisser distraire pas le chien, passer en revue les éléments de l’instant présent en vous posant votre attention sur
- les odeurs que sentez dans cet instant
- les bruits que vous entendez
- votre respiration , et plus particulièrement sur le moment de vide avant la nouvelle inspiration
- votre corps depuis l’interieur ? Y a t’il des tensions ? que se passe t’il lorsque vous inspirez dans cette tension ?
sans chercher à les nomer mais en étant plutôt dans le ressenti.
Et puis vous voilà en train de faire votre liste de course ou de penser à ce que vous allez manger pour le diner…
« gna gna gna, gna gna gna gna gna… »
Ce n’est pas grâve, voyez l’égo qui, via le mental , veut juste reprendre le dessus . Ne vous énervez pas contre lui, il fait son boulot..
Recommencez à prêter attention à ce qui est ici et maintenant….
…
Bon dressage !