Dernière mise à jour : 5 févr. 2020
Un jour j'ai compris que la source du mal-être n’était pas dans les circonstances extérieures, mais en soi.
Il y a plusieurs moyens de toucher le fond. S’offre ensuite le choix d’y rester ou de donner le coup de pied nécessaire pour remonter. Tous ceux qui ont refait surface témoignent du changement profond que cette descente en enfer leur a donné l’opportunité d’opérer.
Certains parlent d’éveil …
Je dois être particulièrement endormie car, en ce qui me concerne, je me suis offert plusieurs descentes en enfer, et si, à chaque fois, je suis remontée plus réveillée qu’avant, je ne me sens néanmoins toujours pas éveillée.
Après mon deuxième cancer, mon entourage m’a largement encouragée à écrire un livre pour témoigner, mais je ne me sentais pas légitime. J’avais certes survécu, contre toute attente, mais, je n’avais pas trouvé le Graal dont parlent ceux qui ont, comme moi, regardé la mort en face.
Les années ont passé et d’autres se sont attelés à la tâche pour témoigner de la non-fatalité du cancer, redonnant ainsi espoir à ceux qui en avaient, en ont et en auront encore grand besoin. Je les remercie d’avoir eu le courage que je n’ai pas eu.
Pendant ce temps moi, multirécidiviste, je continuais à galérer en attendant de trouver le Graal.
Cette recette miracle qui me permettrait de trouver le bonheur pour toujours. Recette que je me ferais ensuite une joie et un devoir de partager. Mais voilà, pas de recette, pas de légitimité, pas de partage.
Il me semblait même avoir fini par mettre au point la recette du malheur puisque, après avoir éradiqué de ma vie toute source potentielle de souffrances, (maladie, relations amoureuses désastreuses, peur de manquer d’argent …) il ne me restait plus rien à incriminer et donc plus aucun espoir que cela aille mieux quand j’aurai ceci ou cela.
Et puis avant d’aller voir Elton John en concert, à l’occasion de sa tournée d’adieu, je suis allée voir le film sur sa vie. Sans prétendre aucunement me comparer à lui, je me suis sentie moins seule, moins nulle. Si on pouvait être malheureux en étant Elton John, alors on pouvait aussi l’être en étant Anne Borganetti ! Et si, et s’il avait réussi à se sortir de l’enfer qu’était devenu son paradis, à ma petite échelle, je devais pouvoir m’en sortir aussi, moi qui n’avais jamais compté sur l’alcool ou la drogue pour alléger ma souffrance.
J’ai alors compris que la source du mal être n’était pas dans les circonstances extérieures, mais en soi.
Et je suis partie chercher cette chose en moi qui ruinait tous mes efforts pour aller bien : l’Ego. Je suis aujourd’hui convaincue que sans Maitrise de l’Ego, celui-ci parviendra, à plus ou moins long terme, à mettre en échec tout effort pour aller bien.
Une petite mise au point s’impose sur la définition de l’Ego.
Pour certain, il s’agit de nombrilisme, de narcissisme, ou du fait de ne penser qu’à soi.Ce n’est pas à ces définitions que je ferai référence lorsque je parlerai de l’Ego, mais plutôt à celle qu’en fait Eckart Tolle au travers d’ouvrages dont je recommande plus que vivement la lecture : « Nouvelle Terre » et « le Pouvoir de l’Instant Présent ». Pour lui, l’Ego est composé de notre corps de souffrance et de l’ensemble des identités opinions et croyances auxquelles nous nous sommes identifiés.
Par corps de souffrance il faut entendre l’ensemble des souffrances que nous avons vécues et qui continuent à vivre en nous à l’état de veille jusqu’à ce qu’un événement où une personne vienne les réveiller.
Par identités, il faut entendre ces rôles que nous jouons et que nous croyons être nous, tout comme nos opinions et nos croyances que nous défendons bec et ongles.
Et comment se manifeste cet Ego ?
Par ces multiples voix dans notre tête qui nous empêchent d’entrer dans la plénitude de l’instant présent, le seul où l’on puisse trouver la paix et la joie. Alors j’ai décidé de devenir l’observatrice de mon Ego pour en traquer toutes les ruses :
celles visant à me distraire de l’instant présent, son pire ennemi ou à tout simplement le rejeter.
celles visant à alimenter mon corps de souffrance en me mettant dans le rôle de victime par manque de conscience et donc de présence.
J’ai créé la section « l’observatoire de l’Ego » dans mon blog, pour partager avec vous les moments où j’ai vécu l’enfer de l’Ego, les outils que j’ai mis en œuvre pour m’en sortir et ceux que j’ai inscrits dans ma routine quotidienne pour rester vigilante.